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« Nous sommes à quelques jours du début des Jeux olympiques et paralympiques et, à notre connaissance, tous les campements de tentes d’au moins 100 personnes ont été évacués », remarque Paul Alauzy, coordinateur de la veille sanitaire à Médecins du monde et porte-parole du Revers de la médaille. Ce collectif, qui regroupe une centaine d’organisations d’aide aux personnes précaires, y voit une nouvelle preuve d’un « nettoyage social » en amont de l’événement sportif, consistant à expulser et « invisibiliser » les plus précaires, comme ce fut le cas, lors des dernières éditions des Jeux olympiques et paralympiques (JOP).
Entre le mardi 16 et le jeudi 18 juillet, environ 470 personnes ont été évacuées de campements situés sur le canal de l’Ourcq, le long du parcours qu’empruntera la flamme olympique le 25 juillet, ainsi que sur le canal Saint-Denis, en amont des sites d’épreuves, et au niveau du pont Marie, sur la Seine, où est prévue la cérémonie d’ouverture, le 26 juillet. Comme à d’autres occasions, des blocs de bétons ont parfois été installés, dissuadant toute installation. « En revanche, c’était la première fois depuis plus d’un an que les personnes se voyaient proposer des hébergements en Ile-de-France, sans critères de sélection et pour au moins trente jours », souligne Paul Alauzy.
Une évolution notable, alors que l’Observatoire des expulsions de lieux de vie informels estime que, entre mai 2023 et mai 2024, environ 34 % des expulsions de bidonvilles, squats et campements en Ile-de-France ont été assorties de propositions d’hébergement, au lieu de 64 % sur les douze mois précédents. « Quand il y a des orientations, c’est vers les nouveaux sas de desserrement régionaux, qui ne garantissent que trois semaines d’hébergement : beaucoup de gens refusent, car ils ont un emploi ou des liens ici », explique Charlotte Kwantes, de l’association d’aide aux migrants Utopia 56.
Selon Paul Alauzy, « l’Etat a fait exprès de garder des places libres dans la région, afin de proposer des mises à l’abri de dernière minute, pour garantir un Paris de carte postale durant les Jeux ». Une lecture contestée par le directeur du cabinet du préfet d’Ile-de-France, Christophe Noël du Payrat : « Il s’agit de places normalement réservées aux primo-arrivants, nous profitons de ce que ceux-ci sont moins nombreux cette année. » Il réfute également que les mises à l’abri des derniers jours soient liées aux JOP : « Nous en effectuons dès qu’un campement devient important. Elles sont moins fréquentes cette année, puisque les flux migratoires n’ont pas vraiment repris. Il n’y a ni nettoyage social ni volonté de cacher la misère : les maraudes estiment qu’environ 500 à 800 personnes sont à la rue à Paris, actuellement. »
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